Portrait du mois : Josette Abdelkader
Jeudi 5 décembre 2024, par Moments forts paroissiaux
//Voici le portrait de Josette Abdelkader, l’une de nos paroissiennes de longue date !
Après plus de 24 ans passés dans le Lot, je dois quitter cette région où je m’étais installée au Vigan avec mon mari.
S’installer au Vigan était la chose la plus merveilleuse qui nous a été donnée de vivre. Dès notre arrivée dans la région, venant de la région parisienne, nos charmants voisins sont devenus de véritables amis. Nous nous réunissions régulièrement chez les uns ou chez les autres pour déguster nos dons culinaires et pâtissiers. Pendant les vacances, la maison était toujours remplie. Famille, enfants, amis, copains des copains, tous venaient profiter des vacances dans le lot.
La propriété nous permettait d’accueillir tout ce monde, et dans le petit bois ombragé, toujours des tentes de camping et des hamacs.
En novembre 2009, je découvre Medjugorie lors d’un pèlerinage. J’en reviens complètement transformée. Mon mari n’en revient pas, et dit qu’on a changé son épouse. J’ai plein de choses en tête : trouver un groupe de prières, trouver un groupe de Rosaire, trouver un confesseur. Il faut prier tous les jours le Rosaire, nous dit la Sainte Vierge. Mon mari ne comprend pas, mais petit à petit, il me suit dans mes démarches et mes activités.
Aussi, en 2010, sur les conseils de Colette, j’ai créé mon groupe de Rosaire. Je ne connaissais personne ; alors, les invitations en mains, j’ai demandé à la Ste Vierge Marie de me guider vers les bonnes personnes. Nous avons alors, démarré à 7 personnes. Aujourd’hui, nous sommes toujours 7. J’ai rejoint le groupe de prières de St-Projet tous les vendredis, et j’avais pris l’habitude d’aller au sacrement de la réconciliation tous les mois. Ma vie était faite de prières et je me suis consacrée au Sacré coeur de Jésus.
Le dimanche, nous avions une passion : la danse, la marche, pour rester en forme. Un beau jour, le Covid est arrivé. Catastrophe à tous les niveaux. Mon mari n’a pas supporté toutes ces restrictions, tous ces interdits, tous ces mensonges. Pourquoi lui interdisait-on de promener son chien et même de se promener à plus d’un km de chez lui, de faire son sport, de la danse ? On devait porter un masque où on pouvait à peine respirer ? C’était trop. On l’a même obligé à se faire vacciner. Je l’ai accompagné pour son 1er vaccin. 1 h après, ses jambes avaient quadruplé de volume. SOS médecin a dit que le vaccin n’en était pas la cause. Le traitement qu’on lui a donné n’avait pas l’air de faire grand-chose. Peu de temps après, le verdict est tombé : cancer des os. Il savait qu’il était condamné. Il m’a demandé de participer à mes prières de tous les jours. Mais bien sûr ! J’y ai rajouté quelques chants, et on a commencé à se préparer ensemble, pour le grand départ. Cela a duré 2 ans. Il était serein, heureux d’être malade sans trop souffrir. Sa seule grande souffrance était de me voir me démener toute seule, à tout faire, à tout gérer. Un jour il me dit que le moment était venu d’aller à la mairie pour commander une concession au cimetière. C’était au- dessus de mes forces de faire cela toute seule ; il me dit : Fais le, n’ai pas peur. Je lui réponds que c’est quelque chose que l’on fait à deux, mais pas toute seule. Je suis là, tu n’es pas seule. Vas-y, me dit-il .
J’arrive à la mairie en larmes, et j’explique. Ils ont été charmants et m’ont beaucoup aidée. Je reviens à la maison, et lui montre la photo de la concession que j’avais choisie. J’avais été au Trésor Public, puis aux pompes funèbres pour me renseigner ; dans sa tête tout était en
ordre. Il était serein. Une semaine après il nous quittait, en emmenant avec lui une part essentielle de moi-même. 3 h avant son départ, après m’avoir tenu longuement la main, et donné des instructions pour la suite. Il m’a tout d’abord demandé pardon de me laisser toute seule, me disant qu’il serait toujours là à veiller sur moi, et moi, de continuer à lui donner des prières. Il m’a dit qu’il fallait que je trouve quelqu’un pour m’aider, qu’il allait voir pour m’envoyer de l’aide.
Pour pallier ce manque, je me suis donnée à fond au service des funérailles, en aidant les familles en deuil. C’est là que je trouve ma place.
Aujourd’hui, tout va bien. Je suis prête à quitter ce petit « coin de paradis » et aller voir ailleurs. Recommencer une autre vie, différemment. Je le fais la mort dans l’âme, mais je dois le faire, aller de l’avant. « Que Ta Volonté soit faite, et non la mienne » Je demande au Seigneur la force de me guider chaque jour et de faire face aux épreuves qu’il m’envoie.
Un grand MERCI à tous ceux qui ont croisé ma route et qui m’ont apporté un vrai soutien dans la fraternité, dans l’amitié.
MERCI à mon équipe du Rosaire pour sa fidélité durant toutes ces années.
MERCI à la Fraternité St-Jean Gabriel Perboyre qui m’a accueillie à bras ouverts,
MERCI à tous les prêtres que j’ai connus et à ceux que je risque d’oublier. Vous serez toujours dans mon cœur.
Josette ABDELKADER