Notre vicaire est thésard en Droit Canonique, mais quésaco ?

Mardi 7 mars 2023, par Secretariat // Moments forts paroissiaux

Rencontre avec le Père Jean-Baptiste :

En même temps que j’assure la charge de vicaire paroissial sur notre secteur, je suis inscrit en thèse de doctorat à l’université catholique de Toulouse en droit canonique. Et quelques fois les gens m’ont demandé ce que ça voulait dire le droit canonique et à quoi cela servait ou encore si faire du droit venait de moi ou cela m’avait été imposé et si je m’y plaisais.

Je commencerai par la dernière préoccupation celle de savoir si j’avais choisi d’étudier du droit ou cela m’avait été imposé et si je m’y plaisais. La réponse c’est que Dieu est un personnage très imprévisible. Je suis fils d’un juriste, avocat et d’une enseignante et bizarrement faire du droit ne m’avait pas toujours intéressé puisque j’ai étudié à l’université la psychologie. Mais une fois devenu prêtre et qu’il a fallu poursuivre des études, alors que les deux autres confrères avec lesquels j’avais été choisi pour faire un Master ont eu le choix quant à la spécialité, à mon tour quand je suis arrivé devant mon Evêque, il m’a dit « toi tu feras du droit canonique », coup du destin ou alors providence ? je dirais providence parce que non seulement je rejoignais un peu mon père dans le droit et ma mère dans l’enseignement à la fin de mon Master en droit canonique, deux choses auxquelles je n’avais jamais songé mais je me suis découvert un amour pour le droit canonique qui m’a poussé à la fin de mes études de Master à demander à poursuivre en thèse parce que j’avais une proposition de bourse pour l’université de Navarre en Espagne, projet retardé par mon Evêque qui l’a remis sur la table l’an dernier.

Qu’est-ce-que le droit canonique et à quoi sert-il ?

Je dirais que c’est l’ensemble des lois et des règlements adoptés ou acceptés par l’autorité ecclésiastique pour le gouvernement de l’Eglise et des fidèles. Il fixe les droits et les obligations de chaque fidèle ou de tous les fidèles, organise le gouvernement de l’Eglise à tous les niveaux ainsi que celle de la justice. Vous conviendrez avec moi qu’on ne peut pas évoluer dans une société sans règles, on retomberait à l’état de nature. Il s’est élaboré progressivement en empruntant au droit romain ou aux coutumes dites barbares. Tout cela est contenu dans un livre appelé Code de Droit Canonique dont la dernière édition est attendue actuellement avec la réforme sur le Livre VI qui est le droit pénal, à la suite de nombreux scandales qui ont été révélés ces dernières années et sur lequel je ferai ma thèse et particulièrement sur l’éthique professionnelle dans les procédures pénales. Il comprend 7 livres.

Pour la première année d’études il est question de présenter son sujet et de le défendre. Cela implique beaucoup de lecture. J’ai dû relire le Code de Droit Canonique de 1917, de 1983 et le Code des Canons des Eglises Orientales pour prendre connaissance de tout ce qui est normes pénales et en faire une recension. Les cours n’ont pas lieu toutes les semaines mais se déroulent par session dont 4 cette année mais chaque étudiant doit pouvoir travailler avec son directeur pour avancer selon la disponibilité de l’un et de l’autre. La fréquentation de la bibliothèque est très capitale, l’inscription sur des sites de juristes et la participation aux colloques aussi. La première année s’achève bientôt et la deuxième sera un peu plus intense et donc il faut déjà serrer la ceinture et se préparer au décollage avec la force que Dieu communique. Je suis très content de faire du droit canonique et avec lui j’ai découvert beaucoup de choses qui m’étaient inconnues. Je pense d’ailleurs que les fidèles devraient avoir des connaissances en droit canonique qui même s’il prône que justice soit rendue milite que ce soit avant tout pour le salut des âmes et chacun gagnerait à connaître ses droits et ses devoirs.

Père Jean-Baptiste YATIA

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