L’Eglise Diocésaine par Mgr Turini

Vendredi 21 mars 2014, par SC // Enseignements

La mission de l’Eglise, qu’elle soit l’Eglise Universelle ou l’Eglise Particulière de Cahors, est de convertir, c’est-à-dire de tourner l’humanité vers le Christ (à découvrir dans l’exhortation du Pape François « La Joie de l’Evangile » - « Evangelii Gaudium »)

Attention cependant, convertir ne signifie pas faire du prosélytisme. Nous devons convertir par « attraction ».
De là nait la question suivante : Sommes-nous attractifs ? Est-ce que, par notre vie, nous attirons les autres a se tourner vers le Christ qui a dit : « Je suis l’Eglise » ?
L’Eglise ne doit pas nous être étrangère, « extérieure » comme le souligne notre Pape.
Et cette force d’attraction nous ramène à la relation qui existe entre Jésus et nous. C’est l’intensité de notre amour avec le Christ qui doit interpeller.
Le monde peut recevoir la Bonne Nouvelle, non pas d’évangélisateurs mornes, apathiques, stéréotypés, mais de serviteurs d’Evangile dont la vie rayonne de ferveur et qui ont en eux la joie du Christ.

L’Eglise diocésaine est composée de chrétiens qui croient que :
  Jésus est le Fils de Dieu
  Jésus est mort
  Jésus est ressuscité par l’Esprit
  Jésus est Sauveur de l’humanité
Il faut que les chrétiens aient envie de le dire, de le proclamer.
Cette foi :
  se célèbre dans l’eucharistie et les sacrements
  se partage dans la mission et le témoignage
  se vit en commençant par le service des plus pauvres
C’est l’expérience-même de la communauté chrétienne naissante, c’est l’aventure de la Pentecôte, ce sont les premiers mots et les premiers actes de Pierre après avoir reçu l’Esprit saint (voir les Actes des Apôtres)
La première mission, notre première mission est d’annoncer le Christ ressuscité.

L’Eglise est composée des témoins du Ressuscité que nous sommes

Pour que nous puissions pleinement remplir ce rôle, demandons, chaque matin, à l’Esprit Saint de nous aider dans cette voie. Tous les jours, mettons-nous comme objectif de dire, au moins à une personne, que le Christ est ressuscité.

De ce point nait une nouvelle question : Qu’est-ce que la résurrection pour nous, dans la vérité de notre foi ? La résurrection a-t-elle changé notre vie ? Est-ce que nous croyons que la force de la résurrection peut transformer le monde ?
Le corps du Christ ressuscité est renouvelé, transfiguré dans et par l’amour du Père.

La résurrection est le cœur de l’Eglise

Celui qui croit que le Christ est ressuscité possède une force en lui qui le pousse à sortir de lui, à aller vers les autres, ces périphéries dont parle le Pape François. Pour cela, l’annonce de la résurrection a besoin de vie, d’espace, d’oxygène.
Nous devons être, d’abord, dans l’ « être » et pas dans le « faire ». Le Pape ne parle pas, d’abord, de l’organisation de l’Eglise particulière ; Ecoutons-le lorsqu’il parle de l’Eglise diocésaine :
« L’Eglise diocésaine doit être en conversion missionnaire »
« Toute l’Eglise du Christ est incarnée dans un lieu, sur un territoire, qui est confié à un évêque »
« L’Eglise diocésaine porte et est portée par toute l’Eglise universelle »
« L’Eglise doit être présente là où manque le plus la lumière et la vie du Ressuscité »
« Une Eglise en sortie est une Eglise aux portes ouvertes et non centrée sur elle-même, sur ses problèmes et ses blocages »
« L’Eglise aux portes ouvertes accueille largement même ceux que nous estimons ne pas en être dignes »
« Je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins plutôt qu’une Eglise qui s’accroche à ses propres certitudes »

L’Eglise se construit donc sur la base d’une conversion missionnaire, comme nous l’avons vu. Trop préoccupés par l’organisation, nous en venons à oublier la personne.
Être attentif (à l’organisation) ne doit pas nous empêcher d’être actifs (pour les autres)
Car, en nous tournant vers le Christ, le Christ nous tourne vers les autres.

Relisons Marc au chapitre deux : A Capharnaüm, Jésus est partout :
  sur la place publique
  dans la vie privée des gens qu’Il rencontre
  dans la synagogue
De la même façon, lors des visites pastorales, l’évêque est dans ces mêmes catégories de lieux. La mission s’exerce dans ces trois domaines :
  l’Evangile annoncé aux fidèles, aux croyants qui ont besoin d’être évangélisés
  l’Evangile annoncé aux « anciens » baptisés, à ceux qui n’ont plus un réel sentiment d’appartenance à l’Eglise
  l’Evangile annoncé à ceux qui ne connaissent pas le Christ ou qui, jusqu’à présent, l’ont toujours refusé
Nous devons aller à la rencontre de ces trois catégories, c’est cela la conversion missionnaire.

Le désir d’arriver à tous n’est pas notre désir mais celui du Christ. Être proche des autres manifeste que « le Verbe s’est fait chair et qu’Il a habité parmi nous ». C’est la raison pour laquelle nous devons sans cesse revenir vers l’Essentiel, le Christ ressuscité.

L’Esprit Saint parle à tout le monde, au peuple de Dieu et hors du peuple de Dieu. L’Esprit saint parle par la bouche des baptisés ET par celle des non baptisés. D’où l’importance d’aller vers les autres. Celui qui évangélise apporte aux autres mais reçoit aussi des autres (voir la richesse du partage lors des rencontres des familles dans les équipes de funérailles)

L’Eglise est communion de communions

L’Eglise est comme une grande famille en communion. Son défi est de donner l’image d’une union et d’une harmonie.

En conclusion, l’évêque est celui qui rattache l’Eglise locale, diocésaine, particulière à l’Eglise universelle. Au cours de l’ordination épiscopale, le nouvel évêque reçoit un anneau en symbole du lien qu’il contracte avec son Église. En lui passant l’anneau, on lui dit : « Recevez cet anneau, symbole de fidélité ; en gardant une foi sans tache soyez parfaitement fidèle à l’Église qui est l’Épouse de Dieu. »
L’évêque est le gardien de l’union de chacun de nous au Christ qui s’est uni à nous par sa vie, sa mort et sa résurrection.

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